« Tu feras le métier que tu veux, ma fille. »

L’une des plus belles preuves d’amour d’une mère à sa fille est de la laisser prendre le chemin qu’elle veut pour son avenir, la laisser s’essayer à pleins de choses différentes en espérant qu’elle devienne une femme heureuse.

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J’ai longtemps pensé que j’avais un problème. Non pas parce que je ne voulais rien faire de ma vie mais plutôt parce que je voulais faire trop de choses. Le premier métier auquel je me prédestinais était professeur des écoles. C’est d’ailleurs le rêve que j’ai suivi jusqu’en fac étant persuadée que puisque c’était mon voeux le plus ancien , c’était certainement celui que je désirais le plus. Bien qu’accrochée à ce souhait comme une moule à son rocher, j’ai très souvent pris la liberté de me laisser rêver d’autres métiers. Ainsi, à mon entrée en sixième j’aspirais, en espérant une coup de pouce de la vie, à devenir une future chanteuse populaire. En cinquième, le devant de la scène ne m’attirait plus autant et je cherchais de nouveau ma voie. En quatrième, avide de voyages, hôtesse de l’air m’apparaissait comme une bonne alternative. Puis la photo en troisième et mon voeux le plus cher aurait été de passer des casting pour devenir mannequin ( déjà trop « grosse » , je suis vite retombée les pieds sur terre). En seconde, je voulais rester dans le monde de la beauté et du visuel et devenir make up artist . Puis tour à tour, mes métiers parfaits se sont succédés: journaliste, actrice, photographe, écrivain, professeur de français, banquière, critique de cinéma, coiffeuse… et bien d’autres encore. J’ai assez mal vécu le fait de papillonner d’une envie à l’autre sans jamais m’en donner vraiment les moyens. Longtemps, je me suis dit que ce côté superficiel était certainement un signe. Le signe qu’aucune de mes idées n’était réellement faite pour moi. Je voulais poursuivre un but, mais je ne savais pas lequel.

Aujourd’hui avec un peu de recul , je pense que c’est ma personnalité qui veut ça. Un jour tout, le lendemain son contraire. Et en regardant d’un peu plus près ma vie, je me suis rendue compte que, comme tout le monde, je poursuis un but. Le mien est peut être moins bien déterminé que celui des autres, mais il n’en reste pas moins vrai et important pour moi: je veux être heureuse. Faire ce que je veux quand je le veux. Alors voilà, je vis beaucoup plus sereine depuis que j’ai pris conscience de ça . L’important n’est pas d’avoir un métier, une carrière longue dans un domaine précis mais de m’épanouir dans ce que je fais au moment où je le fais.